Les habitudes bucco-dentaires des Français ont tendance à s’améliorer en 2024, mais des inégalités demeurent et le renoncement aux soins dentaires reste élevé.
Chaque année, le 20 mars est la journée mondiale de la santé bucco-dentaire. L’occasion de rappeler l’importance de bien prendre soin de ses dents tout au long de l’année et donner quelques chiffres sur la santé bucco-dentaire des Français en 2024.
Chiffres sur la santé bucco-dentaire des Français en 2024
Selon l’assurance maladie et ses chiffres sur la santé bucco-dentaire des Français en 2024, 43 % des Français consultent chaque année leur chirurgien-dentiste. C’est bas par rapport à la moyenne européenne et très bas comparé à des pays comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni, où à une visite annuelle concerne 70 à 85 % de la population.
En France, 40% des patients ne prendraient même rendez-vous qu’en cas de problème ou en urgence. C’est à dire souvent déjà trop tard.
En parallèle, le renoncement aux soins dentaires reste une réalité pour près d’un français sur trois qui renonce encore aux soins dentaires en 2024. Le renoncement est en majorité pour raison économique (56% des interrogés qui renoncent à se rendre chez le dentiste), mais également du fait délais importants ou des dentistes éloignés (30%).
Reste à charge dentiste en 2024
La réforme 100% fut l’une des mesure phares ces dernières années en matière de soins dentaires. Si le reste à charge du dentiste en 2024 baisse globalement, c’est grâce au panier zéro reste à charge dentaire.
Le dispositif évolue régulièrement et intègre désormais certaines couronnes et bridge en zircone supplémentaires dans le panier de soins dentaires sans reste à charge pour le patient. Mais en parallèle à la prise en charge intégrale de certaines couronnes et bridges dentaires, le prix d’autres traitements augmentent pour les autres paniers de soins.
Malgré des avancées et bien que l’amélioration de l’accès aux soins dentaires reste une priorité nationale, les solutions pérennes peinent donc à émerger. Les obstacles aux soins restent en effet tenaces et difficiles à surmonter.
Principaux obstacles à une bonne santé bucco-dentaire en 2024
Les habitudes des patients et le rythme de leurs visites chez le dentiste sont garants d’une bonne santé bucco-dentaire. Ceci étant, il reste à lever les freins qui les empêchent de pouvoir faire pleinement usage de leur droit à se soigner.
Le prix et le remboursement des soins
Il y a le problème récurrent des prix de certains traitements comme les implants dentaires que la réforme ne pourra endiguer. Elle risque même d’induire une augmenter du prix de l’implant dentaire, par un effet de déplacement des « manque à gagner » du panier reste à charge 0 sur les paniers à honoraires libres.
Cela concerne aussi les prothèses dentaires mal remboursées par les organismes sociaux inscrites dans les paniers à honoraires modérés ou libres, en vertu de remboursement dentaire différencié.
Les délais et la répartition des dentistes
La répartition des chirurgien dentistes sur le territoire est également une préoccupation. Les déserts médicaux obligent à penser différemment l’accès aux soins. La disponibilité des dentistes reste encore très aléatoire et certaines zones largement sous-dotées.
Les délais d’attente ou la distance sont ainsi souvent un obstacle supplémentaire, à moins d’envisager de faciliter la mobilité médicale du patient en France et en Europe.
Eurodentaire s’engage ainsi depuis 2007 à proposer des soins dentaires à l’étranger en Europe, en accord avec la Directive européenne sur les droits des patients*. Avec comme corollaire la baisse du prix des soins dentaires et des délais raisonnables pour accéder à l’expertise et aux spécialistes.
Nouvelle convention dentaire pour 2023-2028
En France ,la nouvelle convention dentaire des chirurgiens-dentistes libéraux pour 2023-2028 concerne près de 35 700 chirurgiens-dentistes libéraux. Elle porte sur un investissement financier de plus de 600 millions d’euros destiné à améliorer la santé bucco-dentaire des Français, en minimisant le reste à charge ou l’avance de frais.
L’effort consenti porte en grande partie sur les organismes complémentaires. S’il prévoit une valorisation des soins conservateurs et autres actes de prévention, cet accord laisse également présager de nouvelles augmentations de tarifs mutuelle après une importante hausse des cotisations santé en 2024.
Malgré les améliorations observées, il reste urgent de renforcer les solutions permettant de respecter le droit inaliénable à pouvoir se soigner sans difficulté. En attendant, on ne le répètera jamais assez, une bonne hygiène bucco-dentaire et la prévention restent les meilleurs moyens de préserver son capital dentaire. Une visite annuelle chez le dentiste permet d’éviter qu’une situation se détériore. Et un brossage régulier, avec bain de bouche et usage de fil dentaire, contribuent grandement au maintien des dents en bon état.
* Directive 2011/24/UE du Parlement européen et du Conseil du 9 mars 2011 relative à l’application des droits des patients en matière de soins de santé transfrontaliers.
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