Pour les patients comme pour les professionnels, la mobilité médicale s’intensifie : la santé dépasse désormais le cadre national.
On le savait pour les candidats aux soins, c’est désormais aussi officiel pour les dentistes : selon l’Ordre des Chirugriens-dentistes en France, en 2014, ce sont 510 des 1466 chirurgiens-dentistes inscrits à l’ordre des chirurgiens dentistes en France qui ont obtenu un diplôme à l’étranger
Cela marque une augmentation de 7 points par rapport à 2013 (27,9%) et confirme une tendance lourde : la santé n’a plus de frontières, que ce soit pour les patients ou les professionnels.
La mobilité médicale des professionnels
Parmi les 510 nouveaux dentistes, 80 sont français (contre 45 en 2013), et confirme une tendance lourde : les chirurgiens-dentistes français sont de plus en plus nombreux à suivre leur cursus à l’étranger et principalement dans l’Union européenne. Une façon de détourner le numerus clausus ?
Les principaux pays concernés par la formation et l’obtention du diplôme sont la Roumanie, l’Espagne et le Portugal. La Hongrie est également à la pointe universitaire et accueille chaque année de nombreux étudiants étrangers.
Si l’attrait de la France pour exercer la profession de chirurgien dentiste s’explique par un meilleur niveau de vie, de meilleurs salaires, ou une concurrence moins rude, le développement des déserts médicaux dans l’hexagone n’y est surement pas non plus étranger. Selon M. Couzinou, Président de l’Ordre des chirurgiens-dentistes en Franc « On n’a pas encore vu la vague, mais dans deux ou trois ans il va y avoir une flopée qui va arriver ».
La mobilité médicale des patients
De la même façon que les professionnels n’hésitent plus à franchir les frontières pour y suivre une formation, les patients choisissent parfois un autre pays pour y suivre un traitement. Selon une étude récente, plus de 10% des français y ont déjà pensé.
Les flux de patients et de dentistes montrent que la santé n’est plus une donnée uniquement nationale ; des ensembles régionaux cohérents se constituent : en Europe, ce phénomène s’appelle les soins transfrontaliers (ou la mobilité médicale) et est encadrée par une Directive européenne.
Le tourisme dentaire est mieux connu du grand public, mais désigne finalement une tendance différente, liée à la recherche de solutions dans l’Union européenne lorsqu’elles font défaut au niveau national. Aujourd’hui les professionnels comme les individus sont concernés.
L’hyper-spécialisation est déjà en marche : la renommé de la Hongrie pour les soins dentaires en est une illustration.
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